mercredi 22 décembre 2010

Scott Pilgrim vs. The World

Copine de Geek.



Quand le réalisateur des géniaux Shaun of the Dead et Hot Fuzz annonce un troisième film, adapté d'une BD de Bryan Lee O'Malley avec  comme acteur principal le très en vogue Michael Cera, évidemment on veut en savoir plus. Alors quand on apprend que seules 60 copies circulent en France, on a encore plus envie d’aller le voir !







Tout d’abord, petite bande annonce pour vous donner envie.

Bon vous l’aurez compris, c’est un film de geek. Mais quand on y pense, ces derniers temps on a tous dans nos connaissances un type super hype qui va en boite avec des lunettes super larges genre wayfarers et un pull jacquard, les t-shirts Batman vintage se vendent chez Celio, et tout le monde adore The Big Bang Theory. Finalement être geek en cette fin de décennie, c’est être in.
Pas étonnant donc que toutes les séances de Scott Pilgrim, aussi rares soient elles, sont ultra blindées.
Mais sous ses airs de film pour ado qui surfe sur la vague, Scott Pilgrim nous réserve quelques bonnes surprises.

Tout d’abord parlons de la mise en scène. Dans la lignée de ses précédents films, Edgar Wright va encore plus loin. Trop loin même. Le montage, très stylisé, à la Tarantino / Guy Ritchie, fait un peu tourner la tête. Le film va à 100 à l’heure mais pour le coup on aimerait pouvoir se poser 30 secondes. Entre ellipses temporelles et spatiales, le spectateur se perd un peu.
Pourtant si on passe outre ce déluge d’informations constant, il y a quelque chose de vraiment intéressant. Encore faut-il renoncer à ses bonnes vieilles habitudes de spectateur trop habitué à un montage suivant une trame spatio-temporelle réaliste. Ici le film se lit comme une BD, et cet aspect du film est particulièrement bien rendu.
Avec Sin City, on a eu le meilleur exemple de ce que pouvait être une adaptation de graphic novel au cinéma, très noir, jouant sur l’ambiance et les décors. Ici, la subtilité est ailleurs. Le montage ultra rapide et travaillé reprend plus l’esthétique du manga et sa lecture frénétique. Tous ceux qui se sont une fois plongés dans une série de mangas connaissent cette sensation d’urgence, on veut absolument savoir la suite. On lit pour la quantité et non la qualité, le dessin importe peu, pourvu qu’il y ait de l’action. Et bien on retrouve cette sensation devant le film avec une fidélité surprenante.

L’histoire est elle aussi plus japonisante qu’US. On retrouve ce stéréotype qu’on a vu dans absolument TOUS les mangas : le type de 20 ans, qui vit comme un ado, parle de sexe comme un ado, mais a un passé ultra chargé, connaît des techniques de combat ancestrales de ouf et combat des mecs super classes (genre le tueur sanguinaire en smoking qui a une épée) avant d’aller manger des sushis par terre dans sa piaule. Le genre de type qui peut se prendre une balle sans problème mais est super timide avec les filles.
Bref ce film est un véritable manga filmé.
L’esthétique jeu d’arcade 80’ est elle aussi omniprésente.
Et c’est d’ailleurs peut-etre son plus gros problème. Le film paraît super long, on a, vous savez, ce sentiment assez désagréable quand on regarde un type jouer à Street Fighter derrière son épaule. On peut pas s’empecher de regarder, mais on est pressés que ca se termine. Et bien l’enchainement de combats à la Tekken (par ailleurs extrêmement bien foutus) de Scott Pilgrim vs. les 7 ex maléfiques est un peu trop répétitif. 5 ex maléfiques auraient largement suffit.

Les acteurs quant à eux sont tous aussi à l’aise les uns que les autres et font plaisir à voir.

Autre grosse déception : le travail sur la musique. A deux reprises, on assiste à des “combats musicaux”, un duel de basse et un double concert simultané “amplis contre amplis”. Bassiste que je suis, j’étais en droit de m’attendre à un jam ultra stylé avec tout ce que “duel de basse” pourrait évoquer. Au lieu de ça, juste un banal enchainement de minis solos pouraves… Pareil pour le duel de groupes qui finit en cacophonie atroce, même si l’idée des avatars géants qui se battent était bien trouvée, on a juste hâte que le massacre s’arrête. Pourtant on avait un groupe de rock face à un groupe électro avec 2 types devant des claviers genre Kraftwerk en japonais, de quoi donner matière à s’amuser au compositeur.
Vraiment dommage !

Au delà de ça le film est vraiment fun, mais dans le même genre reste largement en dessous d’un Kick Ass (si comme moi vous êtes plus sensibles aux références à Sergio Leone plutôt qu’à Pac Man).
On aura connu Edgar Wright en meilleure forme, reste qu’il faut absolument aller voir ce film, pour la simple raison qu’il ne ressemble à aucun autre. (Et aussi parce que l'ex maléfique vegan, c'est une idée en or.)

Un film à contre courant qui porte bien son nom, Scott Pilgrim vs. The World, un film versus une distribution qui va rendre sa rencontre avec son public plus difficile. Mais d’autant plus jouissive. 
:-D



Scott Pilgrim vs. The World
Réal. Edgar Wright
USA
Sortie en France le 01/12/2010


Site officiel de la BD : http://www.scottpilgrim.com/
Site officiel du film : http://www.scottpilgrimthemovie.com/

2 commentaires:

  1. J'approuve la critique, elle résume vraiment comme je sentais ce film, vraiment fun qui ressemble à rien dommage pour les combats de bass et de groupes qui auraient pu être vraiment fabuleux, une énergie à couper le souffle, j'me suis laissée porter. C'est loufoque.
    Bonne continuation !

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  2. Merci beaucoup ! Restes dans le coin, ce blog va bientôt renaître !

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