dimanche 1 mai 2011

Le dessin du jour.

Errances.


Je me décide enfin à revenir !

Pour la forme voici un petit dessin qui illustre bien ce à quoi j'occupe mes journées.
Il y en aura surement d'autres...



Pour ce qui est des articles sur le cinéma, ils arrivent, ils seront plus courts qu'avant (c'est mieux que rien) mais plus fréquents (ce sera en effet pas très difficile...)

Sinon une série d'interviews sur le thème du tatouage va bientôt arriver sur cette page.

Donc bon, ne désespérons pas.

Bisous.

CC

mardi 11 janvier 2011

Bilan de l'année 2010



Déjà, bonne année à tous ! Voici après une longue absence la liste promise des mes films préférés  de l’année 2010 (année de sortie en France). Je précise inutilement que cette liste n’engage que moi et qu’il s’agit d’un classement purement subjectif, basé uniquement sur mon propre ressenti et ne prenant en compte ni les résultats du box office, ni les critiques.
J’en profite pour vous inviter à partager votre propre classement (pas obligé d’en mettre 30, 5 ou 10 suffisent ^^) dans les commentaires ! (il suffit de se connecter sous son compte google/gmail)



1 - A Serious Man, Joel & Ethan Coen
Un film qui a beaucoup divisé, très (trop ?) personnel, beaucoup n’y ont vu qu’un obscur film sur les juifs pour les juifs. Mieux que ça, c’est une peinture sociale, le portrait d’une communauté, d’un pays, d’une époque. Pas besoin d’être familier des notions de dibbouk ou de hashem pour apprécier ce film. Maladroitement qualifié de comédie par l’affiche française, le public, qui aime pouvoir ranger ses films dans des cases (ça le rassure il paraît…) l’a jugé « pas assez drôle ». Non c’est sur. L’humour noir et mélancolique des Coen ne touche pas tout le monde, et ce n’est pas bien grave. Du moment qu’ils continuent à produire des chefs d’œuvres pareils… Un des meilleurs films des deux frères donc, en attendant la sortie de True Grit en France.


2 - A Single Man, Tom Ford
Avec un nom pareil (cf. John pour ceux qui ont pas compris) on se demande pourquoi Tom Ford n’a jamais fait de cinéma avant. Pas une seule faute de goût dans ce film magnifique autant visuellement que du point de vue de la narration. Elégant, subtil, émouvant (et pas qu’un peu), la classe quoi.

3 - Toy Story 3, Lee Unkrich
Le meilleur de la trilogie. Pixar signe ici un hommage vibrant au monde de l’enfance, sans doute la plus aboutie, la plus mature de leurs productions jusqu’à présent. Ils auront réussi l’exploit de faire pleurer des salles entières de jeunes adultes venus à la base pour se marrer entre potes !

4 - Kick Ass, Matthew Vaughn
Jouissif ! Du pur délire geek / cinéphile. Une excellente adaptation de graphic novel, à ranger aux côtés de Sin City et de Watchmen.

5 - Shutter Island, Martin Scorsese
Un excellent polar psychologique, construit comme un puzzle. A voir et à revoir pour en saisir toutes les subtilités. Un Scorsese en grande forme même si c’est loin d’être son chef d’œuvre.

6 - Inception, Christopher Nolan
Une claque visuelle. J’ai eu bien du mal à le départager avec Shutter Island (d’où mon petit sondage…) pas parcequ’ils se ressemblent mais parcequ’ils sont aussi bien l’un que l’autre. Même si Cotillard agace, Nolan est décidément un réalisateur plein de surprises.

7 - Machete, Robert Rodriguez
Machete kills ! and… Machete kills again !! J’adore.

8 - Tetro, Francis Ford Coppola
Coppola signe ici un film presque autobiographique sur la famille et le passé, visuellement fantastique, des acteurs impeccables. Un sans faute.

9 - Fantastic Mr Fox, Wes Anderson
Avec Michel Gondry, Anderson est le réalisateur le plus créatif et bricoleur qui soit. Cette charmante fable, ravira petits et grands. A noter que même si la VO bénéficie de la voix de Georges (what else ?), la VF n’est franchement pas mal foutue. Et vous ne m’entendrez pas souvent dire ça.

10 - The Killer Inside Me, Michael Winterbottom
Un bel hommage au film noir. On ne pourra s’empêcher de penser à Blood Simple des Coen devant ce film. La prestation de Casey Affleck est sympa, mais on retiendra surtout la photo carrément sublime de Marcel Zyskind, un nom qu’il va falloir suivre de près.

11 - The Social Network, David Fincher
Un des évènements cinématographiques les plus marquants de cette année, ce biopic du créateur de facebook est une réussite. Fincher continue ainsi une filmographie sans fautes.

12 - Black Dynamite, Scott Sanders
Super fun, j’ai rarement autant ri au cinéma ! Hommage à la blacksploitation, ce petit film est dans la lignée de Grindhouse et Machete.

13 - The Expandables, Sylvester Stallone
Un film d’action pur et dur, avec des balls qui feraient passer Jack Bauer pour une majorette. A voir rien que pour son casting surnaturel.

14 - Harry Potter 7: Part 1, David Yates
Le meilleur Harry Potter jusqu’à présent. David Yates, meilleur réalisateur de la série (je sais que beaucoup ne partagent pas cet avis) confirme ici son talent. Vivement la seconde partie cet été !

15 - The men who stare at goats (Les Chèvres du Pentagone), Grant Heslov
Les juifs américains ont décidément un sacré sens de l’humour. On ne peut que penser (oui, encore) aux Coen devant cette comédie, que ce soit pour Georges Clooney ou l’humour absurde qui la ponctue. Les fans de Star Wars ne peuvent pas passer à coté !

16 - Robin Hood (Robin des Bois), Ridley Scott
Aberration historique diront certains, il ne faut pas oublier que cela reste un film sur Robin des bois (ou Robin cagoule pour ceux qui comme moi n’ont compris le jeu de mots que très récemment), un personnage fictif (si désolé…). C’est un peu comme dire « C’est faux, Hitler est pas mort comme ça. » devant Inglourious Basterds. C’est un film les amis. Reste que personne ne sait filmer des scènes de guerre comme Mr Scott.

17 - Piranha 3D, Alexandre Aja
Notre compatriote Aja continue son petit bonhomme de chemin à Hollywood, et ça lui réussit ! Cet hommage à Jaws est l’un des films d’horreurs les plus gores et funs depuis Hostel de Eli Roth (qui joue dans le film).

18 - Buried, Rodrigo Cortès
Un huis clos (c’est le cas de le dire) Hitchcockien efficace jusqu’à la dernière image.

18 (ex æquo) - Lebanon, Samuel Maoz
Un petit film Israélien dont l'action se déroule exclusivement dans un tank. Un cran en dessous de Buried pour ce qui est du suspense et de la réalisation, mais qui a le mérite d'être beaucoup plus humain, et en lien avec la réalité.

19 - The A-Team (L'Agence Tous Risques), Joe Carnahan
Un film d’action complètement décomplexé, excellente adaptation de la série culte. Carnahan a eu la bonne idée de réinventer la rencontre des membres de l’agence afin de la transposer à notre époque. On ne peut qu’espérer une suite.

20 - Scott Pilgrim vs. the World, Edgar Wright
S’il n’est pas son meilleur film, c’est sans doute son plus innovant. Son style manga / jeu vidéo vaut vraiment le coup d’œil.


Voilà pour le top 20 (21), mais comme le choix fut vraiment super dur, en voici 10 (11) autres, l’ordre n’est pas tellement important ici. Notez que les 30 (32 donc si vous suivez) valent tous largement le coup d’être vus !

21 - The American, Anton Corbijn
22 - Meet Monica Velour, Keith Bearden
23 - Welcome to the Rileys, Jake Scott
24 - Get Low, Aaron Schneider
25 - The Runaways, Floria Sigismondi
26 - Kaboom, Greg Araki
27 - The Town, Ben Affleck
28 - Rubber, Quentin Dupieux
29 - Cyrus, Jay & Mark Duplass
30 - The Other Guys, Adam McKay
30 (ex æquo) - Holy Rollers, Kevin Asch

Allez, à vous !


P.S. : J'ai honte, j'avais oublié Lebanon dans mon classement, l'erreur est donc maintenant corrigée.

mercredi 22 décembre 2010

Scott Pilgrim vs. The World

Copine de Geek.



Quand le réalisateur des géniaux Shaun of the Dead et Hot Fuzz annonce un troisième film, adapté d'une BD de Bryan Lee O'Malley avec  comme acteur principal le très en vogue Michael Cera, évidemment on veut en savoir plus. Alors quand on apprend que seules 60 copies circulent en France, on a encore plus envie d’aller le voir !







Tout d’abord, petite bande annonce pour vous donner envie.

Bon vous l’aurez compris, c’est un film de geek. Mais quand on y pense, ces derniers temps on a tous dans nos connaissances un type super hype qui va en boite avec des lunettes super larges genre wayfarers et un pull jacquard, les t-shirts Batman vintage se vendent chez Celio, et tout le monde adore The Big Bang Theory. Finalement être geek en cette fin de décennie, c’est être in.
Pas étonnant donc que toutes les séances de Scott Pilgrim, aussi rares soient elles, sont ultra blindées.
Mais sous ses airs de film pour ado qui surfe sur la vague, Scott Pilgrim nous réserve quelques bonnes surprises.

Tout d’abord parlons de la mise en scène. Dans la lignée de ses précédents films, Edgar Wright va encore plus loin. Trop loin même. Le montage, très stylisé, à la Tarantino / Guy Ritchie, fait un peu tourner la tête. Le film va à 100 à l’heure mais pour le coup on aimerait pouvoir se poser 30 secondes. Entre ellipses temporelles et spatiales, le spectateur se perd un peu.
Pourtant si on passe outre ce déluge d’informations constant, il y a quelque chose de vraiment intéressant. Encore faut-il renoncer à ses bonnes vieilles habitudes de spectateur trop habitué à un montage suivant une trame spatio-temporelle réaliste. Ici le film se lit comme une BD, et cet aspect du film est particulièrement bien rendu.
Avec Sin City, on a eu le meilleur exemple de ce que pouvait être une adaptation de graphic novel au cinéma, très noir, jouant sur l’ambiance et les décors. Ici, la subtilité est ailleurs. Le montage ultra rapide et travaillé reprend plus l’esthétique du manga et sa lecture frénétique. Tous ceux qui se sont une fois plongés dans une série de mangas connaissent cette sensation d’urgence, on veut absolument savoir la suite. On lit pour la quantité et non la qualité, le dessin importe peu, pourvu qu’il y ait de l’action. Et bien on retrouve cette sensation devant le film avec une fidélité surprenante.

L’histoire est elle aussi plus japonisante qu’US. On retrouve ce stéréotype qu’on a vu dans absolument TOUS les mangas : le type de 20 ans, qui vit comme un ado, parle de sexe comme un ado, mais a un passé ultra chargé, connaît des techniques de combat ancestrales de ouf et combat des mecs super classes (genre le tueur sanguinaire en smoking qui a une épée) avant d’aller manger des sushis par terre dans sa piaule. Le genre de type qui peut se prendre une balle sans problème mais est super timide avec les filles.
Bref ce film est un véritable manga filmé.
L’esthétique jeu d’arcade 80’ est elle aussi omniprésente.
Et c’est d’ailleurs peut-etre son plus gros problème. Le film paraît super long, on a, vous savez, ce sentiment assez désagréable quand on regarde un type jouer à Street Fighter derrière son épaule. On peut pas s’empecher de regarder, mais on est pressés que ca se termine. Et bien l’enchainement de combats à la Tekken (par ailleurs extrêmement bien foutus) de Scott Pilgrim vs. les 7 ex maléfiques est un peu trop répétitif. 5 ex maléfiques auraient largement suffit.

Les acteurs quant à eux sont tous aussi à l’aise les uns que les autres et font plaisir à voir.

Autre grosse déception : le travail sur la musique. A deux reprises, on assiste à des “combats musicaux”, un duel de basse et un double concert simultané “amplis contre amplis”. Bassiste que je suis, j’étais en droit de m’attendre à un jam ultra stylé avec tout ce que “duel de basse” pourrait évoquer. Au lieu de ça, juste un banal enchainement de minis solos pouraves… Pareil pour le duel de groupes qui finit en cacophonie atroce, même si l’idée des avatars géants qui se battent était bien trouvée, on a juste hâte que le massacre s’arrête. Pourtant on avait un groupe de rock face à un groupe électro avec 2 types devant des claviers genre Kraftwerk en japonais, de quoi donner matière à s’amuser au compositeur.
Vraiment dommage !

Au delà de ça le film est vraiment fun, mais dans le même genre reste largement en dessous d’un Kick Ass (si comme moi vous êtes plus sensibles aux références à Sergio Leone plutôt qu’à Pac Man).
On aura connu Edgar Wright en meilleure forme, reste qu’il faut absolument aller voir ce film, pour la simple raison qu’il ne ressemble à aucun autre. (Et aussi parce que l'ex maléfique vegan, c'est une idée en or.)

Un film à contre courant qui porte bien son nom, Scott Pilgrim vs. The World, un film versus une distribution qui va rendre sa rencontre avec son public plus difficile. Mais d’autant plus jouissive. 
:-D



Scott Pilgrim vs. The World
Réal. Edgar Wright
USA
Sortie en France le 01/12/2010


Site officiel de la BD : http://www.scottpilgrim.com/
Site officiel du film : http://www.scottpilgrimthemovie.com/

lundi 13 décembre 2010

Every Breath You Take - The Police

Quart d'heure nostalgie / perplexité.


Etant complètement débordé cela fait un petit bout de temps que je suis inactif ici. Je ne résiste toutefois pas à la tentation de publier un très court article sur un grand classique de la chanson des 80' : Every Breath You Take de Police. 

Composée par Sting, bassiste et chanteur du groupe, elle est présente sur l'album Synchronicity, sorti en 1983, par ailleurs un de leurs meilleurs albums.

En écoutant cette chanson à la radio (RTL2), les paroles m'ont sauté aux oreilles et je me suis toute suite dit "il faut que j'en parle" ! 

En effet, ce qui passe pour une chanson d'amour main stream plutôt classique, très eighties, m'a cette fois paru comme une chanson super glauque sur un stalker / pervers sexuel qui espionne / menaçe une pauvre fille innocente. Du coup la voix suave de Sting me fait carrément flipper...


Edit : j'avais pas non plus fait gaffe au regard de Sting sur le clip ! WOW. Creepy.

Je vous laisse juger par vous même !


La vidéo :



Les paroles :


Every breath you take and every move you make
Every bond you break 

Every step you take, I'll be watching you 
Every single day and every word you say 
Every game you play 
Every night you stay, I'll be watching you 
Oh can't you see you belong to me? 
How my poor heart aches with every step you take 
Every move you make and every vow you break 
Every smile you fake 
Every claim you stake, I'll be watching you 
Since you've gone I've been lost without a trace 
I dream at night 
I can only see your face 
I look around but it's you I can't replace 
I feel so cold and I long for your embrace 
I keep crying baby, baby please 
Oh can't you see you belong to me? 
How my poor heart aches with every step you take 
Every move you make 
And every vow you break 
Every smile you fake 
Every claim you stake, I'll be watching you 
Every move you make 
Every step you take, I'll be watching you, I'll be watching you 
Every breath you take 
Every move you make 
Every bond you break 
Every step you take, I'll be watching you 
Every single day 
Every word you say 
Every game you play 
Every night you stay, I'll be watching you 
Every move you make 
Every vow you break 
Every smile you fake 
Every claim you stake, I'll be watching you 
Every single day 
Every word you say 
Every game you play 
Every night you stay, I'll be watching you 
Every breath you take 
Every move you make 
Every bond you break 
Every step you take, I'll be watching you 
Every single day 
Every word you say 
Every game you play 
Every night you stay, I'll be watching you 
Every move you make 
Every vow you break 
Every smile you fake 
Every claim you stake, I'll be watching you 
Every single day 
Every word you say 
Every game you play 
Every night you stay, I'll be watching you 
Every breath you take 
Every move you make 
Every bond you break 
Every step you take, I'll be watching you


Je pense qu'on aura compris... :s

lundi 6 décembre 2010

Machete





"Machete don't text."

On se souvient en 2007 de notre attente fébrile à l’annonce du projet de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez : Grindhouse. Un hommage aux films d’exploitation  des 70’ projetés dans ces Grindhouses. Cheap cinema, contre culture, sexe, violence graphique… Le tout aspergé de ketchup et filmé en 16mm. On se souvient aussi de notre déception quand Deathproof et Planet Terror sont sortis séparéments pour d’obscures raisons de production au lieu du double feature initialement prévu.

Pendant l’entracte qui séparait les deux films, des fausses bandes annonces étaient initialement prévues, toutes hilarantes, réalisées par Robert Rodriguez, Eli Roth ou encore Rob Zombie. Le projet étant tombé à l’eau, ces bandes annonces n’ont pas été gardées. Sauf une, celle de Rodriguez : Machete, introduisant le volet de Tarantino. Ce dernier étant un cran en dessous de celui de son compère, c’est tout juste si on ne se souvient pas plus de Machete que du film lui-même.


Pour ceux qui avaient oublié :

D’ailleurs pour la petite histoire, l’idée du personnage de Machete vient d’un autre personnage, celui de Navajas, interprété par le même Trejo dans Desperado (toujours de Robert Rodriguez), que je vous conseille fortement !

Devant le succès considérable de ce jardinier mexicain contraint à se transformer en brute sanguinaire, Rodriguez a donc peu après annoncé la sortie du film. Après trois ans d’attente interminables, une éventuelle sortie directement en dvd, un retard considérable sur la sortie française, le film est enfin arrivé sur nos écrans.

Et bien l’attente n’aura pas été vaine, le nouveau bébé de Troublemaker Studios est une vraie perle ! Un film comme on en voit rarement - et tant mieux ! On retrouve Danny Trejo,  Robert DeNiro, Steven Seagal, Jessica Alba et Michelle Rodriguez. On n’avait pas vu une affiche aussi délirante depuis The Expandables !

Pour ce qui est de l’équipe technique, on retrouve Robert Rodriguez et Ethan Maniquis (son scénariste sur ses précédents films) à la réalisation, ainsi qu’une bonne dixaine de gens qui s’appellent aussi Rodriguez. On sait que Robert aime travailler en famille, on pense à El Rey de Planet Terror interprété par son cousin Freddy Rodriguez, même Danny Rodriguez. Pour s’y perdre encore un peu plus on peut noter que Michelle Rodriguez n’est PAS de la famille tandis que Danny Trejo est un cousin. La musique quant à elle est signée Chingon, le groupe de rock de Robert Rodriguez. Le tout bien sur produit par Troublemaker, le studio de Robert Rodriguez.
L'équipe d'acteurs est toujours sensiblement la même, en dehors des guest stars : Danny Trejo, 
Cheech Marin, Tom Savini, les jumelles de Planet Terror, etc.

Vous l’aurez compris, les mexicains aiment travailler en famille, et c’est pas plus mal ! En exerçant un tel contrôle sur la chaine de production de ses films, R.R. assure la cohésion de son œuvre. Je vous conseille donc vivement de voir chacun de ses films, en particulier le making of de son premier long, El Mariachi, dans lequel il explique comment faire un film sans argent ni personnel !

L’ambiance Grindhouse est donc toujours au rendez-vous, effets de saleté et rayures sur la pellicule, incrustations immondes, jeux d’acteurs exagérés à l’extrême, etc. Si vous avez aimé cet aspect particulièrement travaillé de Planet Terror, vous allez adorer !
Un des dangers du projet venait du fait qu’il fallait tirer un scenario d’1h45 à partir d’une simple bande annonce qui elle avait été créée pour se suffire à elle-même. Finalement le tour de force est plus ou moins réussi, même si le film s’éloigne un peu de ce que laissait présager la bande annonce. Les scènes de cette dernière sont d’ailleurs assez mal incorporées dans le film et pourraient très bien être retirées sans changer le sens du film. Toutefois - et c’est là le véritable coup de génie de Rodriguez - ce qui passerait normalement pour une maladresse de scenario ou de montage, s’inscrit ici parfaitement dans la veine cheap et absurde du genre Grindhouse.

Partant de ce principe que Machete est un nanar volontaire, le seul reproche que l’on pourrait faire vient justement de son coté trop “commercial” (je déteste cet adjectif mais au moins vous comprenez). De ce fait, Robert DeNiro et Jessica Alba décrédibilisent un peu l’aspect underground du film. Par ailleurs DeNiro est excellent en sénateur démocrate, ultra réactionnaire et raciste. On apprécie particulièrement la séquence où il conduit un taxi, petit clin d’œil sympa ! Quant à Steven Seagal en samouraï mexicain, tout simplement énorme.
En restant sur les personnages, certains, notamment celui de Michelle Rodriguez, n’ont pas une grande utilité et sentent un peu le rajouté. Mais on saura lui pardonner !

La musique est géniale également. De grosses guitares, quelques effets bien rétro qui font bien évidemment penser à celle de Planet Terror. On regrette juste l’absence de la musique de la bande annonce qui valait elle aussi son pesant de cacahuètes.

Le film joue délicieusement avec les clichés, on a vu le sénateur ultra conservateur, mais aussi - et surtout -  les mexicains. Tarantino avec Jackie Brown rendait hommage à la blacksploitation, ici, Rodriguez (ré)invente la mexploitation. Tout y passe, jardiniers, révolutionnaires, plongeurs dans des rads pourris, etc. A l’image des juifs, dont le sens de l’autodérision est inégalable, Rodriguez passe au crible les stéréotypes mexicains. Sous cet angle, le film passe du simple nanar fun et gore, à une véritable critique des médias, et en particulier du cinéma d’action qui a longtemps véhiculé, souvent inconsciemment, des stéréotypes dangereux. Aussi bien d’un coté que de l’autre.

Un cinéma intelligent donc, tout en restant tellement fun !
A voir, revoir, et à ne rater sous aucun prétexte !



Machete
Robert Rodriguez, Ethan Maniquis
USA
Sorti le 01/12/2010