dimanche 31 octobre 2010

Paranormal Activity 2


Paranormal (hyper) Activity.




Oui, je suis allé voir Paranormal Activity 2. Malgré tout le mal que l'on peut penser du premier, moi je trouve ça fun ! C'est peut-être du réchauffé, le scenario est peut-être digne d'un enfant de 10 ans, mais si on rentre dans le film, ça peut quand même faire un peu flipper (si si...). Je trouve ça tout à fait louable d'avoir monté un projet pareil avec 15 000$ (c'est à dire absolument rien) et d'avoir réussi un buzz là où on ne l'attendait plus (The Blairwitch Project, Cloverfield, etc. l'avaient déjà fait auparavant).

Le second volet bénéficie d'un budget plus conséquent (3 millions de dollars, ce qui reste assez ridicule pour un film américain), et on l'attendait au tournant. Il faut avouer qu'à l'instar d'un Saw VI (pfff...) rien que le titre Paranormal Activity 2 pouvait faire sourire. Encore un coup des impérialistes Américains me direz vous. 
Mais quand on y réfléchit bien ne PAS sortir de second volet aurait été complètement stupide. 3 millions de dollars de budget, et un premier film qui a déjà rapporté près de 194 millions de dollars au box office (!!!). 194/3=64 (j'arrondis) donc parmi ceux qui ont vu le premier volet, il suffirait qu'1 sur 64 aille voir le second pour que le film commence à rapporter de l'argent au studio. Peut être qu'à leur place vous autres grands intellectuels et grands défenseurs de la culture refuseraient un plan en or pareil. 
En tout cas moi, non.

C'est donc avec un mélange de curiosité (envers le film) et d'appréhension (envers les autres spectateurs) que je suis allé voir le film. Et bien je n'ai pas été déçu.
Pire séance de ma vie.
Aucun, absolument AUCUN respect pour le film et les spectateurs. On a tout eu :
- Le troupeau de blondes qui gloussent / pleurent de rire pendant toute la durée du film.
- Le type qui arrive avec 30min de retard et qui parmi toute les places libres choisit celle qui est au milieu, et qui dit "pardon" bien fort à chaque personne qui se lève pour lui tout en ayant préalablement fait tomber le pop corn / le gobelet de votre voisin.
- Le couple de gros dégueulasses qui se sont pris chacun un king size de pop corn et qui choisissent soigneusement chaque grain de mais avant de le mâcher bruyamment la bouche ouverte, avant d'aspirer  un reste de glaçons fondus dans leur gobelet depuis longtemps vide.
- La bande de jeunes connards qui mettent leurs pieds sur les sièges d'en face, indépendamment du fait que quelqu'un s'y trouve ou non, et qui discutent de choses et d'autres, c'est à dire de tout sauf du film en cours - sauf s'ils ont déja vu ledit film auquel cas ils prennent bien soin de révéler les moments clés de l'intrigue dès la scène d'introduction, afin de pouvoir continuer leur conversation sans avoir à se soucier du déroulement de la séance.

Et j'en passe... 

Là vous me direz "quelle idée d'aller voir un film pareil la semaine de sa sortie, à l'heure de pointe, à l'UGC Bercy..."
Je sais. Mais quand même !

Du fait qu'il s'agit malgré  tout d'un film d'horreur, il comporte son lot de silences rompus par un gros bruit censé faire peur. Mais lorsque le bruit censé faire peur est inférieur au bruit ambiant de la salle, je vous avoue que c'est assez difficile d'en sursauter...

Et c'est là le point clé de cette série. Contrairement à ce que la plupart des gens peuvent penser, ce n'est PAS un film d'horreur à aller voir au ciné entre potes. Drag Me To Hell de Sam Raimi en était un. Mais Paranormal Activity, est fait pour être regardé chez soi, seul ou avec sa copine. Et il faut dès le début s'abandonner au film, ne pas essayer d'avoir un regard extérieur, auquel cas vous n'y verrez qu'un enchainements de meubles qui grincent et de bébés qui marchent sur les murs.



Pour ce qui est du film en lui-même, je le trouve plus réussi que le premier.

Le dispositif, montage de films de famille et de caméras de surveillance, s'il est moins immersif que dans le premier, a le mérite d'être plus original. Les rushes des caméras de surveillance, peu esthétiques, affichent un champ très large, de façon homogène et indépendante. Ainsi on abandonne le point de vue subjectif de la caméra amateur (tout de même présent dans le film), au profit de l'exact opposé, un point de vue complètement détaché, sans mouvement de caméra, sans valeurs de plan. On se surprend alors à plisser les yeux, persuadés que quelque chose a bougé. Tod Williams créé  une tension supplémentaire, en obligeant le spectateur à se concentrer, à fouiller dans le cadre, le tout dans un silence total, rendant ainsi toute son efficacité à la classique porte qui claque. On regrette alors le drone, sorte de vrombissement grave, qui précède toutes les apparitions du démon, meilleure trouvaille du premier volet mais ici rendu superflu par ce nouveau procédé.

Le scénario quant à lui nous réserve quelques surprises en intégrant intelligemment celui du premier. Le tout repose toutefois sur des bases vraiment faiblardes et peine à captiver son public.

Finalement Paranormal Activity 2 est une bonne surprise, inscrit dans la veine du premier tout en apportant son lot de nouveautés. Je le répète une fois de plus, allez le voir en heure creuse, essayez de rentrer dedans, sinon vous risquez vraiment de vous ennuyer.






Paranormal Activity 2
Tod Williams
USA
Sorti le 20/10/2010

mercredi 27 octobre 2010

Not David Lynch

Pour les fans de Lynch, j'ai  très récemment découvert ce type, Chris Dotson qui fait des parodies de David Lynch sur youtube. Du costume à la coiffure en passant par la manie de parler avec sa main, son personnage est un mélange du vrai Lynch et de son personnage sourd dans Twin Peaks. Et personnellement je trouve ça génial !

Un petit exemple, l'explication tant attendue du bébé de Eraserhead :


Vous pouvez voir toutes ses vidéos sur :
http://www.youtube.com/notdavidlynch


Vous y trouverez trois playlists :
  1. David Lynch & Crispin Glover (un cran en dessous des autres)
  2. David Lynch Problem Solver
  3. More Lynch Videos (mes préférées)

Ses autres vidéos sont un peu moins bien...


Par contre je vous conseille vivement d'être un minimum familiers avec l'univers du réalisateur et de l'avoir vu parler une ou deux fois afin de profiter un maxium de l'humour de Chris Dotson.

Comme par exemple, sa vidéo contre l'iPhone :


Have fun !

mardi 26 octobre 2010

Tête de Gomme


Rétrospective David Lynch.


Allez je me lance, je commence par une petite présentation sur la rétrospective David Lynch qui se déroule en ce moment à la Cinémathèque française.

Là en cherchant une introduction je lis le programme de la cinémathèque dans lequel Stéphane Delorme, rédacteur en chef des Cahiers a rédigé une jolie préface intitulée « Une vie Révée ». Là je me dis, chouette, je vais pouvoir lui piquer une super catch phrase pour mon blog ! Je commence donc par la première phrase : « David Lynch est sans nul doute le cinéaste le plus influent de son époque. » …
D’un côté, c’est vrai, mais d’un autre je m’attendais à plus original… N’ayant pas la prétention de pouvoir faire mieux, j’abandonne mon introduction. Lynch est un cinéaste bien trop singulier pour sortir des généralités sur lui. Pour tout cela, il y a Wikipedia.


La rétrospective s’est ouverte sur six courts métrages réalisés entre 1966 et 1995 suivis d’un dialogue avec Monsieur Lynch lui-même. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de voir les courts ni de voir le réalisateur en chair et en os, la faute à un système douteux de tirage au sort. J’ai toutefois pu voir l’entretien diffusé en direct dans la salle d’à coté.
Les questions posées étaient relativement intéressantes bien qu’assez banales et très orientées vers les courts métrages préalablement diffusés, excluant ainsi définitivement la seconde salle de la conversation. L’expérience a alors pris une tournure assez particulière, on était venu voir un homme et on se retrouvait face à son image projetée, seuls donc face à un interlocuteur qui s’adresse directement à vous, se référent au “film que vous venez de voir” tandis que personne ne l’a vu. Le pire était à venir, lorsque le public (mais pas nous) ont posé des questions et que l’on suivait, impuissants, le déroulement de l’entretien. La frustration était alors à son comble, car lors d’une Master Class, même si l’on sait éperdument que nos questions sont idiotes (ce qui n’empêche pas certains de les poser quand même), le simple fait d’en avoir la possibilité procure cette sensation électrique, celle du live, celle que “tout peut arriver”.

Bref. J’ai commencé cette rétrospective par son premier long, Eraserhead (titre français : Labyrinth Man, me demandez pas pourquoi) que honte sur moi je n’avais jamais vu. 
Et bien que le premier qui a compris me fasse signe ! Entre métaphore malsaine sur « être jeunes parents ça craint » et trip métaphysique sur le bien et le mal, le film dérange, amuse parfois, mais surtout, laisse le spectateur complètement impuissant. C’est aussi un film sur le rêve et l’étrange, un film qui vient des tripes comme tous ses suivants.
Mais *attention spoiler* le coup de l’usine de crayons activée par un morceau de cervelle... Je m’avoue vaincu.

Pour la suite, ses films sont plus accessibles même s’ils nécessitent toujours cinq cerveaux pour en saisir toutes les subtilités.
Mention spéciale à Blue Velvet, mon grand préféré dans lequel on retrouve un Kyle MacLachlan tout aussi inspiré qu'il ne le sera dans Twin Peaks.


Voici donc le Programme des Séances.


Bon(s) film(s) à vous, et vous prenez pas trop la tête quand même, vu la coupe de cheveux du type, je doute que tout soit cohérent.