vendredi 26 novembre 2010

Deauville 2010

Festival du cinéma américain.

Tout d'abord pardonnez moi cette longue période sans article, ainsi que par avance, la longueur inhabituelle de celui-ci.



Bref, imaginez une seconde. Vous êtes à Deauville, en septembre. La mer, le vent, les mouettes, Papi et Mamie qui sortent la Lamborghini du garage pour aller acheter un sac Vuitton au coin de la rue comme on irait chercher du pain, bref, Deauville quoi.

Bon, maintenant vous êtes dans la salle de ciné, arrive la présidente du jury, Emmanuelle Béart, elle aussi en vue de devenir une de ces mamies en Porsche version Michael Jackson. Accompagnée d'une bande de sombres inconnus du cinéma français à moitié bourrés, elle s'installe sous un tonnerre d'applaudissements et une musique assez insupportable qui restera dans la tête de tous les festivaliers pendant longtemps (j'en fais toujours des cauchemars !). Puis arrive "l'équipe du film", c'est à dire le réalisateur et le producteur, souvent là pour leur premier film donc sans le budget nécessaire pour venir à plusieurs, accompagnés cette fois d'une musique de 50 cent, qui donne l'impression qu'ils sont là pour nous casser la gueule. Là je vous passe les discours inutiles comme quoi la France c'est chouette, etc.

Et enfin, le film. Et là, pour ceux qui en entendant "film américain" pensent (comme moi, sombre idiot que je suis) Spielberg, Scorsese et j'en passe... et bien ils se fourvoient. Mais alors vraiment. Parceque cette année à Deauville, entre Mother and Child, l'immonde Two Gates of Sleep, The Dry Land d'une banalité sans nom ou encore l'atroce Morning, la plupart des films en compétitions sont pathétiques (au sens littéral), tires larmes, lents, sans substance... Qu'ils soient en compétition ou en avant première d'ailleurs. Le thème de l'année : le deuil. Même l'excellent Welcome to the Rileys n'échappe pas à cette bonne humeur ambiante.

Alors évidemment dans un climat pareil, l'originalité est la bienvenue.
C'est ainsi qu'entre un enfant mort et un cadavre en décomposition quelques films font leur petite impression - on se prend même à se demander s'ils auraient retenu notre attention en dehors du contexte du festival... C'est le cas notamment de Buried, l'histoire d'un chauffeur de camion coincé dans un cercueil en plein milieu du désert. 



Ce que je me propose de faire, c'est de lister les films vus à Deauville du meilleur au moins bon, et plutôt que d'en faire une critique longue que vous ne lirez sans doute pas (il y en a 24...), de les noter sur 20 et d'en faire un bref commentaire. A vous de vous faire une idée plus précise en allant les découvrir.


Voilà !


Pour ceux qui étaient présents au festival, n'hésitez pas à faire part de vos impressions sur les films ou le festival en lui-même dans les commentaires !

dimanche 7 novembre 2010

The American





George l'américain.


Comme la plupart des fans en chaleur dont je fais partie, j'attendais avec fébrilité le nouveau film avec George Clooney.
Ah George...
Rien que l'affiche, George noir et blanc qui court en costume, le walter ppk à la main, sous le regard d'une belle femme orange. Sobre, élégant. George quoi.

Dans The American, George est un tueur à gages (bouuuh!), mais il est aussi dépressif (calin !). Alors George boit du café (what else?), il va voir les filles de mauvaise vie (le vilain), et il devient copain avec un curé. Et il descend un tas de gens aussi. Bref, c'est pas cool en ce moment la vie de George. Pourtant son patron l'a pas envoyé n'importe où puisque son job se déroule dans un petit village super mignon quelque part en Italie profonde.
Sauf que voilà, George ne se plait plus trop dans sa branche, il a trois amis sur Facebook et il s'ennuie. Meurtre et vie sociale ne riment pas forcément ensemble (on se souvient de Léon), du coup il est un peu perdu...

Pour ceux qui s'attendaient au film d'action musclé que pouvait présager la bande annonce, qu'ils passent leur chemin. Car si l'action n'est pas complètement absente du film, elle n'est absolument pas centrale. Le réalisateur de Control, signe ici un film contemplatif et mélancolique, avec un sens aigu de l'esthétique. The American est beau, très beau. Les couleurs chaudes, les plans larges superbement construits, les plans très rapprochés sur les visages torturés des personnages, tout est fait pour séduire l'oeil du spectateur. Sans oublier son lot de belles femmes. Et puis George, toujours aussi classe.

D'ailleurs parlons en de George, on le connait dans ses rôles "Nespresso" genre Ocean Eleven ou Up In The Air, où il parle avec une voix grave, porte des costumes et embrasse la fille à la fin, on le connait - et on le préfère - dans des rôles comiques / déjantés chez les frères Coen, et puis il y a ces rôles un peu plus complexes, notamment dans son propre film Good Night and Good Luck, ou bien ici. Alors oui, il porte des costumes, parle avec une voix grave et embrasse des filles. Mais il y a autre chose, un visage grave, une profonde vulnérabilité dans le regard. Le film, peu bavard, avec ses personnages qui se comptent sur les doigts d'une main, repose ainsi entièrement sur le jeu de Clooney. Si cette formule, très risquée, n'aurait sans doute pas pris avec quelqu'un d'autre, avec George, ça passe. Et très bien.
Dans The Sopranos, série qui m'est très chère, James "Tony" Gandolfini ne cesse de se référer au "strong, silent type" de Cary Grant. Un modèle de virilité, véritable personnification du rêve américain. Et bien, ce qu'il en reste aujourd'hui, c'est George Clooney, fort, silencieux, jouant de sa présence, comme pour nous prouver que le glamour d'Hollywood n'est pas encore tout à fait mort.

Malgré un vague sentiment que "ça aurait pu être mieux", le film remplit ses objectifs et nous offre de (très) belles images. Alors n'écoutez pas ce que l'on dit, et allez le voir tant qu'il est encore en salles !



The American
Anton Corbijn
USA
Sorti le 27/10/2010