dimanche 7 novembre 2010

The American





George l'américain.


Comme la plupart des fans en chaleur dont je fais partie, j'attendais avec fébrilité le nouveau film avec George Clooney.
Ah George...
Rien que l'affiche, George noir et blanc qui court en costume, le walter ppk à la main, sous le regard d'une belle femme orange. Sobre, élégant. George quoi.

Dans The American, George est un tueur à gages (bouuuh!), mais il est aussi dépressif (calin !). Alors George boit du café (what else?), il va voir les filles de mauvaise vie (le vilain), et il devient copain avec un curé. Et il descend un tas de gens aussi. Bref, c'est pas cool en ce moment la vie de George. Pourtant son patron l'a pas envoyé n'importe où puisque son job se déroule dans un petit village super mignon quelque part en Italie profonde.
Sauf que voilà, George ne se plait plus trop dans sa branche, il a trois amis sur Facebook et il s'ennuie. Meurtre et vie sociale ne riment pas forcément ensemble (on se souvient de Léon), du coup il est un peu perdu...

Pour ceux qui s'attendaient au film d'action musclé que pouvait présager la bande annonce, qu'ils passent leur chemin. Car si l'action n'est pas complètement absente du film, elle n'est absolument pas centrale. Le réalisateur de Control, signe ici un film contemplatif et mélancolique, avec un sens aigu de l'esthétique. The American est beau, très beau. Les couleurs chaudes, les plans larges superbement construits, les plans très rapprochés sur les visages torturés des personnages, tout est fait pour séduire l'oeil du spectateur. Sans oublier son lot de belles femmes. Et puis George, toujours aussi classe.

D'ailleurs parlons en de George, on le connait dans ses rôles "Nespresso" genre Ocean Eleven ou Up In The Air, où il parle avec une voix grave, porte des costumes et embrasse la fille à la fin, on le connait - et on le préfère - dans des rôles comiques / déjantés chez les frères Coen, et puis il y a ces rôles un peu plus complexes, notamment dans son propre film Good Night and Good Luck, ou bien ici. Alors oui, il porte des costumes, parle avec une voix grave et embrasse des filles. Mais il y a autre chose, un visage grave, une profonde vulnérabilité dans le regard. Le film, peu bavard, avec ses personnages qui se comptent sur les doigts d'une main, repose ainsi entièrement sur le jeu de Clooney. Si cette formule, très risquée, n'aurait sans doute pas pris avec quelqu'un d'autre, avec George, ça passe. Et très bien.
Dans The Sopranos, série qui m'est très chère, James "Tony" Gandolfini ne cesse de se référer au "strong, silent type" de Cary Grant. Un modèle de virilité, véritable personnification du rêve américain. Et bien, ce qu'il en reste aujourd'hui, c'est George Clooney, fort, silencieux, jouant de sa présence, comme pour nous prouver que le glamour d'Hollywood n'est pas encore tout à fait mort.

Malgré un vague sentiment que "ça aurait pu être mieux", le film remplit ses objectifs et nous offre de (très) belles images. Alors n'écoutez pas ce que l'on dit, et allez le voir tant qu'il est encore en salles !



The American
Anton Corbijn
USA
Sorti le 27/10/2010

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